LES
FLEURS DU MAL Baudelaire
Poème
« Spleen » (p 100)
En anglais, le mot « spleen » signifie la rate. D’après les anciens, le corps humain était traversé par des humeurs (liquides), la rate était le siège de la bile noire, source de mélancolie. Pour Baudelaire, le malaise est autant moral, métaphysique que physique. Le Spleen s’oppose à l’idéal avec lequel il alterne. C’est un état cyclothymique.(qui alterne, enchaine abattement et excitation)
1. Comment se manifeste le
spleen chez le poète ?
( Quel est l’état d’âme
du poète ? ou, En quoi le titre est-il justifié par le poète ? ou,
Comment la construction
grammaticale (ou la syntaxe) du poème est-elle le reflet (de l’évolution) de
l’état d’âme du poète ?)
-on est en crise d’hallucination, car il emprunte au réel des éléments (les araignées). Ce réel est en plus rendu hyperbolique avec des intentions maléfiques. On est en pleine irréalité, le réel présent est déformé en quantité et en action, c’est une hallucination. On est dans le fantastique.
-la souffrance est de plus en plus vive. L’oppression physique devient psychologique.
-crise de la 4è strophe (paroxysme de la crise)
-5è strophe : abattement profond (pas d’apaisement) Il n’y a plus de réel, on est dans le fantastique, le réel n’est même plus perçu.
Synthèse : C’est la description d’un processus que les médecins connaissent bien : c’est la montée de la crise, la crise et la prostration, et l’abattement qui en suit. Le spleen est à la fois une maladie physiologique mais aussi morale. Mais c’est un poème qui évoque la pensée de quelqu’un qui est en proie à ce spleen, il utilise des images. Ces images déforment le réel, mais partent du réel (« la pluie », les « cloches » sont perçues réellement mais déformées par l’esprit malade, c’est une hallucination)
-utilisation d’allégories
Au début il y a une tentative de lutte mais cette lutte est inégale et sera remportée par le spleen (image finale du vainqueur) registre tragique
Synthèse : le spleen est une maladie psychique, la mélancolie, le dégoût de la vie. C’est un thème littéraire romantique, mais revisité par Baudelaire, cela devient l’expression moderne du tragique de la condition humaine. C’est la souffrance de cet état d’âme. Le tragique antique était une force extérieure (punition des Dieux) ; là le tragique est intériorisé, le monde extérieur est senti comme tragique par le poète mais il ne l’est pas forcément.
2. Par quels procédés (rhétoriques)
le poète exprime-t-il son spleen ?
( Quelle corrélation
(=lien) peut-on voir entre le temps météorologique et le spleen ?)
Synthèse : (bestiaire répugnant, morbide). Les lieux évoqués sont morbides : le monde extérieur est par conséquent lui-même morbide. Cette description nous donne une vision du réel déformé, c’est une hallucination.
-mauvais temps extériorisé puis intériorisé. Le paysage extérieur va influencer les pensées du poète. Il sélectionne le côté noir du réel et ne voit plus que lui. Il perd le sentiment de la réalité. Cette perte progressive du sentiment de la réalité est traduite par le glissement insensible de la comparaison à la métaphore et de la métaphore à l’hallucination la plus totale.
-l’ennui est une véritable situation pathologique qui déforme le réel est aboutit à des fantasmes.
Synthèse : La correspondance entre la saison et l’état d’âme est un thème romantique. (ex : Chateaubriand) Un sentiment de tragique de l’existence en découle.
Conclusion :
C’est le plus noir des 4 poèmes intitulés « Spleen ». C’est une souffrance pathologique dramatisée par des péripéties douloureuses dont le dénouement est tragique. C’est le miracle du poème est qu’il constitue la souffrance par des images alors que le spleen est par nature un état fugace. (état intérieur)